THE POETRY OF PAUL ELUARD
Un grand feu dans Ia cheminee
Un bon tapis par terre
Quelques chaises autour de Ia table
Des brosses des charrues des clairons des dentelles
Le tout soigneusement enduit de glu.
(Cours Naturel,
1938)
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It is plain that Eluard is not perfectly freely "giving the
initiative to words"; the element of choice is working, if in a
reverse direction. In the two early poems which follow, Eluard's
purity of diction, his taste (comparable in many ways to the taste
of the Parnassians), and his pathos are evident:
LEURS YEUX TOUJOURS PURS
]ours de lenteur, jours de pluie,
]ours de miroirs brises et d'aiguilles perdues,
Jours de paupieres closes
a
}'horizon des mers,
D'heures toutes semblables, jours de captivite,
Mon esprit qui brillait encore sur les feuilles
Et les fleurs, mon esprit est nu comme l'amour,
L'aurore qu'il oublie lui fait baisser Ia tete
Et contempler son corps obeissant et vain.
Pourtant, j'ai vu les plus beaux yeux du monde,
Dieux d'argent qui tenaient des saphirs dans leurs mains,
De veritables dieux, des oiseaux dans Ia terre
Et dans l'eau, je les ai vus.
Leurs ailes sont les miennes, rien n'existe
Que leur vol qui secoue rna misere,
Leur vol d'etoile et de lumiere
Leur vol de terre, leur vol de pierre
Sur les fiots de leurs ailes,
Ma pensee soutenue par Ia vie et Ia mort.
(
Capitale de
la
DouJeur,
1926)
("No play with words," Eluard says. "Everything is comparable
to everything, everything finds its echo, its reason, its resemblance,
its opposition, its transformation. And this transformation is
infinite.")
LA NECESSITE
Sans grande ceremonie
a
terre
Pres de ceux qui gardent leur equilibre
Sur cette misere de tout repos
Tout pres de la bonne voie