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Philosophy of Education

Le Discours Philosophique et Son Role Educatif

Betül Çotuksöken
L'Université d'Istanbul

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RÉSUMÉ: La philosophie s'est présentée au cours des siècles comme un domaine de recherche et d'enseignement. Mais tout d'abord il faut définir la philosophie ou le discours philosophique. Celui-ci entreprend d'analyser les rapports entre le monde extérieur, le monde mental et le monde linguistique. Par ailleurs, le discours philosophique permet d'universaliser les situations singulières par les concepts et les mots; les êtres humains peuvent ainsi se construire un champ commun. Là, il s'agit des relations culturelles verticales et horizontales. Le discours philosophique général, d'une part, est domaine d'éducation et d'enseignement et d'autre part, les observations et les évaluations montrent que la philosophie et l'éducation font ensemble un tout. Car chaque philosophe imagine de créer un homme nouveau et une société nouvelle pour l'avenir. Les personnes, les institutions et les organisations qui comprennent la force de la philosophie, doivent en trouver des solutions rationnelles pour créer un milieu pacifique. La philosophie ne peut qu'unir les différentes cultures dans notre époque. Par conséquent, les quelques organisations culturelles ont vu l'importance de la philosophie pour pouvoir analyser er résoudre les problèmes humains. Par exemple L'UNESCO a redécouvert la force de l'enseignement de la philosophie qui ne s'appuie qu'à la raison humaine.

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Je considère que la philosophie s'est présentée au cours des siècles comme un domaine de recherche et d'enseignement, tels que la science et l'art. Tout d'abord il faudrait montrer ce que c'est que la philosophie en tant que telle. Qu'est-ce que sa nature essentielle? Qu'est-ce qu'elle a fait depuis ses origines à nos jours? Là, je voudrais attirer l'attention sur la dimension historique de la philosophie comme une expérience transmise et un savoir enseigné aux hommes par les hommes.

Pour bien comprendre sa nature intrinsèque, il faudrait l'observer attentivement et trouver une base commune concernant toutes les conceptions philosophiques; autrement dit, cette base commune est identique à cette nature. J'aimerais bien expliquer à ce moment-là les fondements ou les couches communs de la philosophie. On pourrait présupposer des différences spécifiques à ce sujet; de sorte qu'elles puissent la caractériser et en même temps elles peuvent aider pour la distinguer d'autres activités humaines, tels que la science, l'art, la religion. On la compare le plus souvent avec les sciences et sans doute, celles-ci ne sont pas monolithiques. Mais quoi qu'il en soit, les sciences s'intéressent directement aux événements qui se trouvent dans le monde extérieur (naturel; culturel c'est-à dire comme produit de l'ordre mental et linguistique) et elles cherchent à expliquer les relations causales entre les événements du monde naturel et culturel.

Or la philosophie, tout d'abord, entreprend d'analyser les mondes ou les domaines dans lesquels les entités différentes prennent place. Une analyse subtile peut nous montrer qu'il y a trois mondes: le monde extérieur, le monde mental et le monde linguistique; et il s'agit des différentes entités existant dans ces mondes: les entités extramentales, mentales et linguistiques. Le premier groupe contient les éléments que nous percevons et les actes que nous réalisons nous-mêmes; le deuxième et le troisième groupes contiennent les éléments qui n'existent absolument qu'avec les êtres humains vivants. Le monde extérieur où nous vivons et pensons est notre chose commune; mais les entités qu'il contient sont individuelles, sans doute les gens aussi.

Le monde mental qui appartient aux hommes c'est-à-dire aux êtres pensants (res cogitans , avec une expression cartésienne), est individuel; mais il n'acquiert la possibilité de généralité et d'universalité que par les concepts . Car ceux-ci servent de cadres pour les entités et les êtres humains réfléchissent par eux.

Les éléments ou signes communs prennent place dans le monde linguistique; mais l'être humain les utilise individuellement et réalise le discours comme un être linguistique. <<Les entités mentales et linguistiques dépendent directement du monde humain. Au fur et à mesure que les entités mentales entrent dans le champ linguistique, elles deviennent entités linguistiques.>> (1) Ainsi, la langue naturelle devient le discours; la première est sociale et abstraite; le second est individuel et concret. Comme Ferdinand de Saussure dit bien <<La langue n'est pas une fonction du sujet parlant, elle est produit que l'individu enregistre passivement (...). La parole est au contraire un acte individuel de volonté et d'intelligence, dans lequel il convient de distinguer: 1° les combinaisons par lesquelles le sujet parlant utilise le code de la langue en vue d'exprimer sa pensée personnelle; 2° le mécanisme psycho-physique qui lui permet d'extérioriser ces combinaisons.>> (2) Donc, distinguer la langue de la parole ou de discours, c'est une nécessité. F. de Saussure attire notre attention sur ce sujet: "En séparant la langue de la parole, on sépare du même coup: 1° ce qui est social de ce qui individuel; 2° ce qui est essentiel de ce qui est accessoire et plus ou moins accidentel.>> (3) On peut dire qu << Ainsi en allemand Sprache veut dire "langue" et "langage"; Rede correspond à peu près à "parole", mais y ajoute le sens spécial de "discours" >>. (4) Nous pouvons y ajouter aussi en anglais "discourse". (5)

Toutes les sciences soit positives, soit sociales et humaines étudient ces domaines; mais elles ne prennent pas comme objet les relations entre eux. C'est le devoir de la philosophie qui insiste sur les relations entre ces mondes quant à l'existence, à la réflexion et à la communication. (6) Dans ce contexte, la philosophie recherche les conditions requises pour connaître les faits et les entités qui se sont déroulés devant nous et la philosophie délimite toutes les choses pour contenir soi-même aussi. La question de connaître et d'arriver à la connaissance vraie nécessite la recherche des rapports entre ces mondes. Par ailleurs, il y a une ontologie, une épistémologie et une vue concernant le langage pour tout le discours philosophique. Dans ce cas quelques discours philosophiques partent du monde extérieur et revendiquent qu'ils pourraient connaître, dire et communiquer toutes les entités en tant que telles. Et quelques discours philosophiques partent du monde mental et insiste sur les conditions de penser et les autres prennent le langage ou le plan linguistique comme critère.

Comment peut-on montrer les relations entre la science et la philosophie? Quand on regarde de plus près la réalité du discours philosophique, on peut bien comprendre qu'il utilise d'autres sciences et d'autres activités humaines. Un

philosophe peut offrir ses pensées à l'aide d'un savant ou bien d'un artiste et s'appuie sur eux pour s'exprimer mieux . (Bien au contraire, ce que dit le philosophe est très stimulant pour le savant et l'artiste). Ce sont des différentes qualités qui caractérisent le discours philosophique et par conséquent tout le discours philosophique est singulier, autrement dit, elle se présente comme une langue individuelle et se concrétise en discours d'un philosophe.

La capacité mentale et linguistique que l'individu possède, est, singulière et individuelle aussi ; mais les concepts et mots ou termes permettent de construire les milieux communs aux êtres humains. (7) Nous savons bien nous produisons nos pensées par l'intermédiaire des concepts généraux qui délimitent les entités; de plus, le discours philosophique se limite aussi par le concept de philosophie; et pourtant on ne devrait pas oublier en pensant le rôle des images appartenant aux êtres singuliers. Ce sont les concepts qui permettent une approche commune au monde humain. Là, le discours philosophique se manifeste comme une tâche qui crée des concepts. Donc, <<Il est vain de prêter des concepts à la science: même quand elle s'occupe des mêmes "objets", ce n'est pas sous l'aspect du concept, ce n'est pas en créant des concepts.(...) Le concept philosophique ne se réfère pas au vécu, par compensation, mais consiste, par sa propre création, à dresser un événement qui survole tout vécu, non moins que tout état de chose. Chaque concept taille l'événement, le retaille à sa façon. La grandeur d'une philosophie s'évalue à la nature des événements auxquels ses concepts nous appellent, ou qu'elle nous rend capables de dégager dans des concepts. Aussi faut-il éprouver dans ses moindres détails le lien unique, exclusif, des concepts avec la philosophie comme discipline créatrice. Le concept appartient à la philosophie et n'appartient qu'à elle.>>. (8)

De Platon à Habermas, le discours philosophique s'intéresse aux relations entre la chose comme une entité, la pensée et le langage; plus concrètement, l'objet, le concept, le mot ou le terme. Le meilleur exemple de cette approche, on le voit dans la philosophie médiévale. << il y a en effet une correspondance entre les modes d'être, les modes de connaître (modi intelligendi) et les modes de signifier. Cette idée, issue d'Aristote (Peri hermeneias, 1), est commune à tous nos auteurs, et atteint son plus haut degré de raffinement chez Thomas d'Erfurt: dans chacune des deux dernières sphères (connaître, signifier), celui-ci distingue un modus passivus, à chaque fois propriété de la chose, et un modus activus, rattaché respectivement à l'intellection et à la vox; un jeu d'identités réelles et de

distinctions formelles permet d'articuler entre eux l'être, la pensée,le langage". (9) Par ailleurs, j'aimerais bien mentionner le nom d'Abélard. Car il distingue trois sphères: <<celle des choses et celle des idées, mais aussi celle des mots.>>. (10) Les philosophes de cette période ont résumé leurs vues sur ce sujet dans la querelle des universaux. C'est une tentative de présentation entre les relations mentionnées ci-dessus.

Comme je viens de le dire, la philosophie permet d'universaliser les situations singulières par les concepts et les mots; ainsi on peut construire un champ commun aux hommes. Là, il s'agit des relations culturelles verticales et horizontales; car les concepts et les mots, en d'autres termes, la couche mentale et la couche linguistique transmettent, au cours des générations, la vie culturelle où nous pensons, agissons etc. Donc, il conviendrait d'insister sur le rôle d'éducation philosophique et notamment d'enseignement de philosophie qui nous passe l'héritage culturel de l'humanité; car c'est une voie qui permet d'empêcher les controverses stériles.

Le discours philosophique général, en même temps, est un domaine d'éducation et d'enseignement. Apprendre ou enseigner la philosophie, c'est philosopher. Songeons, par exemple, à Socrate: philosopher, d'après lui, c'est étudier attentivement la vie humaine; c'est la délimiter par les concepts, c'est-à-dire c'est donner à notre vie un sens philosophique ou un sens humain. Je cite de l'Apologie : <<(...) tant que j'aurai un souffle de vie, tant que j'en serai capable, soyez sûrs que je ne cesserai pas de philosopher, de vous exhorter, de faire la leçon à qui de vous je rencontrerai.>> (11) Platon, son disciple, n'a-t-il pas suivi cet enseignement ayant bien reconnu le rôle éducatif de la philosophie et n'a-t-il pas dédié son œuvre complète à la propriété éducative de la philosophie? (12) En effet, la méthode dialectique que Platon utilise en philosophant, est une tâche pour placer l'un (le monde intelligible: le monde des Idées) sous le multiple ( les élements du monde sensible). (13) Les Idées (en anglais "Forms") sont indispensables pour sa philosophie; elles sont par ailleurs essentielles pour nous donner une forme. (14) Dans ce contexte la philosophie antique est très passionnante pour nous.

Les observations et les évaluations montrent que la philosophie et l'éducation font ensemble un tout . <<L'histoire vérifie bien que les grandes philosophies -du platonisme à l'hégélianisme- ont toutes été des philosophies de l'éducation, et des philosophies de l'éducation finale à la philosophie.>>. (5) En effet, chaque philosophe imagine de créer un homme nouveau et une société nouvelle pour l'avenir. Par conséquent <<L'éducation détermine les individus et les personnes, partant, le futur des sociétés. C'est pour cette raison qu'exprimer le fait d'éducation par la vue philosophique, c'est un devoir indispensable aux dirigeants des sociétés. Ceux-ci doivent ouvrir leurs oreilles à ce que les philosophes disent.>> (16) Mais, on considère bien qu'on pourrait atteindre l'efficacité des idées philosophiques par l'intermédiaire des institutions culturelles. Celles-ci transmetttent la culture verticalement et horizontalement au cours des générations. Les institutions d'enseignement donnent une place à la philosophie; mais insuffisante; par conséquent, la philosophie ne peut pas montrer sa force unificatrice. Les problèmes sociaux et mondiaux (17) écrasent et bouleversent les hommes et les sociétés; et ils menacent la paix, voire même la suppriment. <<Apprendre la philosophie, ce n'est pas apprendre à se servir d'un outil pour augmenter notre pouvoir sur des choses ou sur des hommes, mais c'est acquérir progressivement l'art de développer les dispositions de son propre esprit à juger et à raisonner en général.>> (18)

C'est pourquoi les personnes, les institutions et les organisations internationales doivent trouver des solutions rationnelles dans la philosophie pour créer un milieu pacifique; et bien plus elles doivent redécouvrir la force pacifiste des pensées philosophiques. C'est le temps de l'enseignement philosophiqe pour tout le monde. (19) Dans ce contexte, elle pourrait aider l'humanité analysant et résolvant des problèmes. Car la philosophie vraie est universelle; et en même temps elle est à l'opposé de toute discrimination (raciste, nationaliste, fondamentaliste et sexiste; c'est ce qui nous empêche de vivre ensemble en paix avec autrui). La philosophie ne peut qu'unir les différentes cultures. Donc, les organisations internationales qui veulent préparer un milieu pacifiste doivent étendre l'enseignement philosophique. C'est pour cette raison que je trouve très attirante la tentative de l'UNESCO qui <<a décidé de mettre en œuvre un programme intitulé Philosophie et Démocratie dans le monde>>. (20) C'est le plus grand projet de notre époque. Ainsi, l'Unesco a compris l'importance de la philosophie pour pouvoir analyser et résoudre les problèmes auxquels l'humanité fait face et de plus, cette organisation a redécouvert la force de l'enseignement de la philosophie qui ne s'appuie qu'à la raison humaine.

J'aimerais bien insister sur deux points qui se trouvent dans La déclaration de Paris pour la philosophie. 1° <<Une activité philosophique libre doit être partout garantie, sous toutes les formes et dans tous les lieux où elle peut s'exercer, à tous les individus. >> 2° <<L'enseignement philosophique doit être assuré par des professeurs compétents, spécialement formés à cet effet, et ne peut être subordonnée à aucun impératif économique, technique, religieux, politique ou idéologique.>> (21) Le milieu culturel nourit les discours philosophiques; et réciproquement la philosophie le nourit aussi. Mais les diverses activités et les tendances différentes peuvent occuper la philosophie (comme on a vecu dans le passé); et ainsi un discours philosophique devient théologique ou scientifique. Comme je viens de le dire, un discours philosophique peut utiliser d'autres activités; mais elle ne doit pas être totalement sous la domination des diverses activités impératives, notamment de la religion.

L'homme devient l'individu dans la sociéte avec les autres; en d'autres termes, chaque homme a besoin de ses congénères pour devenir l'individu. Celui-ci est le fondement de la personne qui pense, décide et agit; enfin dans une société organisée, la personne se transforme en citoyen proprement dit que l'enseignement philosophique peut crée.

Je voudrais terminer mes paroles en vous rappelant quelques considérations prises à la déclaration de Paris; c'est une vocation ouverte et sincère de la philosophie entrant au siècle nouveau: <<(...) les problèmes dont traite la philosophie sont ceux de la vie et de l'existence des hommes considérés universellement. (...) que l'activité philosophique, qui ne soustrait aucune idée à la libre discussion, qui s'efforce de préciser les définitions exactes des notions utilisées, de vérifier la validité des raisonnements, d'examiner avec attention les arguments des autres, permet à chacun d'apprendre à penser par lui-même.>> (22)

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Notes

(1) Betül Çotuksöken, "Les relations entre le "Trivium" et l'éthique chez Abélard", Dodoni , Ioannina (Grèce), 1994, p. 150.

(2) Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale, publié par Charles Bally et Albert Sechehaye, avec Albert Riedlinger, Payot, Paris, 1968, pp. 30-31.

(3) Ibid , p.30.

(4) Ibid , p. 31.

(5) Là, il est très important de faire une comparaison entre F. de Saussure et John R. Searle. Celui-ci dit: <<It still might seem that my approach is simply, in Saussurian terms, a study of "parole" rather than "language". I am arguing, however, that an adequate study of speech acts is a study of langue.>> (John R. Searle, Speech Acts. An Essay in the Philosophy of Language. Cambridge University Press, Cambridge, London, New York, New Rochelle, Melbourne, Sydney, 1969, p. 17) Car d'après lui, <<(...) all linguistic communication involves linguistic acts. The unit of linguistic communication is not, as has generally been supposed, the symbol, word or sentence, or even the token of the symbol, word or sentence, but rather the production or issuance of the symbol or word or sentence in the performance of the speech act. >> (Ibid , p.16). Comme on voit, les actes linguistiques se manifestent totalement comme les actes de parler; ainsi "la parole" saussurienne est équivalente aux "actes de parler" (speech acts) de Searle.

(6) <<There is in fact no real domain of philosophy. Philosophy is not on the same plane with the other subjects; its field ranges to the frontiers not only of human knowledge but even of all human activity. Thus its scope is as wide as UNESCO's own.>> ("Memorandum on the Philosophy Programme of UNESCO"- 24th June, 1946-

cité par Roger-Pol Droit, Philosophy and democracy in the world. A UNESCO survey, Translation by Catherine Cullen, Unesco Publishing, 1995, p.39.

(7) Ces pensées sont très considérables au point de vue de détermination de la philosophie: <<Between the education of the young and of adults philosophy has, again, a double nature. But also between books and life; between knowledge and ignorance; between the singularity of the self and the universality of ideas.>> (Ibid , p. 109).

(8) Gilles Deleuze-Félix Guattari, Qu'est-ce que la philosophie? Les Editions de Minuit, Paris, 1991, pp. 36-37. De pareilles idées sont à trouver dans mon livre intitulé Felsefi Söylem Nedir? (Qu'est- ce que le discours philosophique?) Kabalc› Yay›nevi, ‹stanbul, 1991, 1994.

(9) Jean Jolivet, Aspects de la pensée médiévale: Abélard. Doctrines du langage, Librairie Philosophique J.Vrin-Reprise, Paris, 1987, pp. 110-111.

(10) Ibid , p. 250.

(11) Platon, Œuvres complètes, Tome 1, Apologie de Socrate 29 d, Texte établi et traduit par Maurice Croiset, Société d'Edition <<Les Belles Lettres>>, Paris, 1925, p. 157.

(12) << (...) Plato, who was the first to see the rôle of philosophy in the education a new type of man.>>, Werner Jaeger, Paideia: The Ideals of Greek Culture, Translated from the Second German Edition, vol.I, Basil Blackwell, Oxford, 1965, p. 150.

(13) <<Dialectic method tries to discover the One underlying the Many>>, Ibid , p. 103.

(14) <<The German word Bildung clearly indicates the essence of education in the Greek, the Platonic sense; for it covers the artist's act of plastic formation as well as the guiding pattern present to this imagination, the idea or typos .>> (Ibid, vol. I, p. XXIII).

(15) Bernard Bourgeois, "Les fondements philosophiques de l'éducation", communication présentée à la conférence <<Philosophie et Démocratie en Europe>> organisée par l'UNESCO, Sofia, 28 novembre - 1 décembre 1996.

(16) Betül Çotuksöken, "Un regard philosophique sur l'éducation", communication présentée à la conférence <<Philosophie et Démocratie en Europe>> organisée par l'Unesco, Sofia, 28 novembre - 1 décembre 1996.

(17) Ioanna Kuçuradi a bien défini le problème mondial: << 'World problems' are f a c t s, produced by a special entanglement of events which are the outcome of social (including economic) and political relations established in this or that way in various countries and the world as a whole; or they are u n d e s i r e d s i t u a t i o n s -states of affairs-, which we become aware of when we look at what is going on, taking into account also the philosophical value -knowledge we now possess - undesired b e c a u s e they are not favourable to the actualization or make impossible the development of certain potentialities of many human beings living in different parts of the world.>> (Papers Presented to the International Seminar on Philosophy Facing World Problems. Edited by Ioanna Kuçuradi, assisted by Nurdan Sumer and Kurtulufl Dinçer, Philosophical Society of Turkey: 9, Ankara, 7-!0 July 1986, p. 10

(18) Dominique Folscheid - Jean-Jacques Wunenburger, avec la collaboration de Philippe Choulet, Méthodologie philosophique, Presses Universitaires de France, Paris, 1992, p.X.

(19) Les philosophes présentent un programme concret sur ce sujet. Par exemple J.D.G.Evans dit: << Here is one possible list. I constructed it some years ago in company with the Secretary-General of FISP, Ioanna Kuçuradi (Ankara), and have circulated it to members of the Committee on Teaching Philosophy. It runs as follows:

  1. The relation between the study of Philosophy at different stages in the standard educational pattern, with particular attention to the relations between University and pre-University study.
  2. The relation between the study of Philosophy by standard students and by mature or continuing education students, and the implications of this distinction for the teaching of Philosophy.
  3. The organisation and supervision of the study of Philosophy in secondary level schools- and in primary schools.
  4. The relation between the study of Philosophy and connected subjects (such as politics or history). Should philosophers foster a broad and loose conception of their subject, or a strict and narrow one?
  5. Students' perceptions of value of the study of philosophy.
  6. Perceptions of the value of the study of Philosophy among employers and the wider society.
  7. The role of the study of Philosophy in exploring and facilitating cross-cultural relations, and also the difficulties in this idea.
  8. Philosophy and mass media.
  9. Who is to be responsible for the production and selection of material to be used for teaching Philosophy?
  10. Methods for evaluating the teaching of Philosophy, and the consequences of using these methods.>> J.D.G.Evans, "Global agenda for teaching philosophy", communication présentée à la conférence <<Philosophie et Démocratie en Europe>> organisée par l'UNESCO, Sofia, 28 novembre - 1 décembre 1996.

(20) Philosophie, Lettre d'information de la Division de la Philosophie de l'UNESCO N° 1/1995.

(21) "La déclaration de Paris pour la philosophie".Ibid.

(22) "La déclaration de Paris pour la philosophie", Ibid

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