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Human Rights

Les fondements éthiques des droits de l’homme

Vicente Barretto
UERJ/UGF

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RESUMÉ: La fin du XXème siècle vit une situation paradoxale, où les droits civils, politiques, économiques et sociaux sont proclamés dans des documents internationaux et dans des textes constituionnels, ce qui représente dans l’histoire du droit, l’affirmation la plus emphatique de la croyance de l’homme en sa propre dignité, quoique subsistent, néanmoins, des pratiques qui nient ces droits. La fragilité des droits de l’homme face à l’autoritarisme trouve ses racines précisément dans l’absence d’un accord sur les principes fondamentaux de cette catégorie de droits. Cet accord peut être construit autour de principes rationnels, ce qui permettra d’attribuer aux droits de l’homme une dimension universelle. La question des fondements des droits de l’homme a été reléguée à un plan secondaire dans la réflexion philosophique du XXème siècle, en vertu, précisément des difficultés tenant à sa mise en oeuvre; elle n’a acquis de for académique que lorsque la société elle-même manifesta sa répulsion aux violations constantes des droits fondamentaux de l’être humain. Il s’agit, donc, de récupérer l’analyse des principes moraux minimaux qui justifient rationnellement les droits de l’homme, ce qui permettra, ainsi, l’établissement d’une universalité légitimée de ceux-ci.

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1. Théorie et pratique

Les droits de l’homme, en cette fin de siècle, se trouvent dans une situation paradoxale: d’un côté, sont proclamés dans divers textes légaux un nombre croissant de droits civils, politiques, sociaux, économiques et culturels, qui constituent, dans l’histoire du droit, l’affirmation la plus achevée de la croyance de l’homme en sa propre dignité; d’un autre côté, toutefois, ces mêmes droits deviennent des idéaux utopiques dans la mesure où ils sont systématiquement enfreints par des groupes sociaux et des gouvernements. Les gouvernements autoritaires contribuent eux-mêmes à l’idéalisation de ces droits, car ils tiennent à affirmer leur allégeance à ces droits, mais prennent, toutefois, la précaution de défendre des interprétations particulières en ce qui concerne l’étendue, le système de protection et le propre fondement des droits de l’homme.

Ce conflit entre valeurs universelles, textes légaux et pratiques politico-juridiques a fini par faire considérer que les droits de l’homme ne sont qu'une promesse utopique, vouée à la disparition dans le monde éthéré des idéaux non réalisés. Le débat académique sur ce thème n’a fait apparaître, jusqu’à récemment, qu’une forte incrédulité quant aux possibités de constituer un ordre politique et juridique au coeur duquel se trouveraient les droits de l’homme et qui serait en mesure d'empêcher les violations des droits fondamentaux de la personne. Cette incrédulité intélectuelle ne s’est pas étendu, toutefois, au sentiment de révolte qui s’empare de l’homme ordinaire, car celui-ci dans beaucoup de pays exprime fortement sa répulsion envers les politiques publiques et les situations sociales qui violent ces droits. La question des droits de l’homme a fini, ainsi, par s’imposer au juriste et au législateur en raison de la prise de conscience de la société. La volumineuse législation internationale et nationale sur ce thème a élargi le domaine des droits de l’homme qui désormais ne sont plus exclusivement une forme de droit personnel, mais qui expriment maintenant des droits sociaux, économiques, culturels et politiques qui s’affirment dans le processus de libéralisation et de démocratisation de la majorité des sociétés et des états contemporains.

2. Une expression à la recherche d’un concept

L’emploi de l’expression "droits de l’homme" reflète autant cette globalité que l’imprécision conceptuelle qui en résulte, dans son utilisation. Elle peut signifier des situations sociales, politiques et culturelles différentiées: elle exprime souvent des manifestations émotives devant la violence et à l’injustice; en fait, la multiplicité de ses usages indique surtout le manque de fondements communs qui pourraient contribuer à l’universalisation de sa signification. Un grand nombre d’auteurs prend l’expression "droits de l’homme" comme un synonyme de ‘droits naturels", les premiers étant la version moderne des derniers (Finnis, 1989: 198; Rommen , 1955: 624); d’autres soutiennent que la Déclaration des droits de l’homme s'ímpose sans doute en raison de la volonté du constituant, mais que celui-ci n’exprime qu’une conception formelle, laissant de cette façon aux interprètes la tache de donner un contenu à ces droits ( Troper, 1994:328); d’autres encore, considèrent l’expression comme une définition de l’ensemble de droits qui se trouveraient ainsi définis dans les textes internationaux et légaux, ce qui veut pas signifier que de "nouveaux droits ne puissent être consacrés dans l’avenir" ( Mello: 1997:5 ).

Dans la pensée sociale contemporaine, l’oeuvre de John Rawls (1997: 74-75) se détache par la définition des droits fondamentaux de l’homme comme "norme minimale"des institutions politiques possédant de ce fait un statut spécial, car une norme minimale de conduite doit s’appliquer à tous les États qui intègrent une société politique juste des peuples. Les droits de l’homme, pour Rawls, diffèrent des garanties constitutionnelles ou des droits de citoyenneté démocratique, et exercent trois rôles majeurs: en premier lieu, l’observance des droits de l’homme constitue la condition nécessaire pour la légitimation d’un régime politique et pour que soit accepté son ordre juridique; le respect des droits de l’homme, dans le Droit interne des nations, représente pour Rawls, la condition suffisante pour que l’intervention dans les affaires internes d’autres nations soit exclue, à l’aide, par exemple, de sanctions économiques ou moyennant l’usage de la force militaire; finalement, Rawls ( 1977:79) soutient que les droits de l’homme constituent la dernière limite au pluralisme entre les peuples. Les droits humains, pour Rawls, représentent des normes juridiques et politiques qui se réfèrent au monde des relations entre les nations, et expriment des engagements nationaux envers des valeurs destinées a établir un ordre international politiquement juste. Les droits de l'homme ont leur importance dans le plan des relations entre les États lesquels, pour être légitimés dans la communauté internationale, doivent fonder leurs droits internes respectifs, sur le respect de la norme minimale internationale.

On constate, donc, que l’ombre des droits naturels en tant que modèle justificateur du droit positif surplombe le débat sur les fondements des droits humains, Le problème auquel se sont vu confrontés quelques juristes a été, justement, celui de la nécessité de structurer logiquement, du point de vue juridique, l’idée des droits humains avec celle de l’ordre juridique positif. La voie trouvée par Georg Jellinek (1908: 90-91) a consisté a récupérer la théorie des droits subjectifs, moyennant l’introduction de la nouvelle catégorie de droits publics subjectifs. Jellinek prétendait, ainsi, rompre le lien qui unissait les droits naturels aux droits de l'homme. Le juriste allemand soutenait que la déclaration des droits de l’homme de la Révolution Française de 1789 avait forcé une élaboration théorique de la catégorie des droits publics subjectifs jusque là ignorés et que c'est par son entremise, que l'on peut situer les droits humains dans le système juridique. Ces droits, proclamés face à l’Etat, ont transformé des normes, jusque là considérées comme de droit naturel, et donc sans coercition, en normes de droit positif. La catégorie créée par Jellinek ne s’est pas refléchie, toutefois dans la pratique juridique et dans la politique des gouvernements et des sociétés, en raison des caractéristiques particulières propres aux droits de l’homme à la fin du XIXème siècle. Le texte classique de Hannah Arendt qui porte le titre "les perplexités des droits humains" ( 1962: 290 et suivantes), démontre comment les droits de l’homme se sont identifiés à l’identité nationale. Et qu'ainsi, ces États nationaux, en raison des circonstances historiques et politiques des sociétés nationales en phase d’affirmation, sont incapables d’étendre aux non-nationaux les droits publics subjectifs assurés aux nationaux. Il est donc évident que le nationalisme a constitué l’obstacle le plus important à la garantie de droits qui se caractérisaient par une universalité nécessaire.

En vertu de cette connotation nationale attribuée aux droits de l’homme, considérés comme des garanties fondamentales assurés par l’État National de Droit, le thème des fondements de ces droits a été progressivement voué à l’oubli. Pendant le XXème siècle, on constate la prolifération de déclarations internationales et des législations nationales voulant garantir les droits de l’homme, et également l’échec de la part des différents systèmes juridiques en ce qui concerne les garanties réelles d'observation des dispositions légales. Le conflit entre valeurs et pratiques politique et juridique a déclenché, dans le domaine de la théorie juridique, un processus de réductionnisme épistémologique du thème "droits de l’homme", qui a fini par se restreindre à sa dimension positive, telle qu’elle se trouve dans le domaine de la législation. La réflexion sur les fondements des droits de l’homme est devenue significative et s’est inscrite dans le plan d’une réflexion métajuridique au moment où les violations de ces droits, dans la pratique quotidienne, finirent par entraîner un niveau élevé de relativisme dans leur interprétation et une insécurité croissante dans les relations entre les États et les groupes sociaux dans le sein de la propre société civile.

C’est dans ce contexte, qu'il est devenu impératif de distinguer dans l’analyse des droits de l’homme, deux niveaux épistémologiques corrélationnés: au premier niveau on examine la question de leurs fondements—question, qui comme on l’a vu à été reléguée au deuxième plan dans la pensée juridique moderne; au second niveau, sont examinés les mécanismes pour la garantie et la pratique des droits de l’homme, thème qui occupe, de façon prioritaire, l’attention des auteurs contemporains. Ces auteurs partent du principe que l’analyse de la fondamentation des droits de l’homme est une question métajuridique, et en tant que telle, non significative pour la pratique juridique. Un nombre croissant de philosophes et de juristes indiquent la nécessité de la récupération de la thématique de la fondamentation des droits humains, considérant, précisément l’expérience historique qui démontre la fragilité de cette catégorie de droits face à des gouvernements autoritaires.

Les aspects juridiques et politiques de la question, ont joué, ainsi, un rôle prédominant dans la pensée juridique du XXème siècle. Bobbio (1922; 25-26), par exemple, considère que le problème des fondements des droits de l’homme (l’aspect philosophique de la question) se résoud par l’accord des signataires des différentes déclarations des droits de l’homme: "en effet, le problème que nous avons devant nous n’est pas philosophique, mais juridique, et dans un sens plus large, politique. Il ne s’agit plus de savoir quels sont ces droits, quelle est leur nature et leurs fondements, s’il s’agit de droits naturels ou historiques, absolus ou relatifs, mais plutôt de connaître la façon la plus sure de les sauvegarder, pour empêcher qu’en dépit des déclarations solennelles ceux-ci soient continuellement violés... En effet, on peut dire que le problème des fondements des droits de l’homme a trouvé sa solution actuelle dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme adoptée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, le 10 décembre 1948."

Ces convictions partagées par les différents pays signataires de la Déclaration des Nations-Unies de 1948 n’ont cependant pas eu de conséquences pratiques significatives, car la violation répétée des droits de l’homme par des pays signataires de cette Déclaration, et des documents internationaux ultérieurs, et naturellement des propres textes constitutionaux nationaux consacrant les valeurs de l’être humain, met en évidence le besoin permanent de défendre les droits de l’homme. Bobbio, comme on l’a déjà vu plus haut, argumente que le problème essentiel de ces droits réside dans la détermination des moyens à être mis en oeuvre pour que ceux-ci puissent être assurés. Cette affirmative—très vraie d’un côté, puisque les droits dont l’observance n’est pas assurée deviennent un flatus vocis vide de contenu et de sens social—n’épuise pas le problème. Ceci parce que ce qui est mis en question dans la violation des droits de l’homme est la nécessité même d’une catégorie de droits universels qui traversent l’ordre juridique national et qui établissent des limites à l’exercice du pouvoir.

La "reconstruction des droits de l’homme" (Lafer, 1991)—considérés comme un ensemble de droits exprimant des valeurs propres à l’être humain et dont la gestation est continue—exige une attention toute spéciale en ce qui concerne ses fondements, principalement si l’on tient en compte sa dimension juridique et politique. La question des fondements des droits de l’homme trouve sa réponse dans l’investigation, développée par quelques auteurs contemporains, qui a pour but l’établissement d’un palier juridique permettant une conceptualisation englobante de ce type de droits. Cette méthodologie se justifie aussi bien pour alimenter l’argumentation en faveur des droits de l’homme, constamment menacés et violés par des régimes autoritaires, que pour limiter et définir quels sont et quels ne sont pas les droits de l’homme (Fernandez, 1991). L’enjeu de la réflexion sur les fondements des droits de l’homme réside, à la limite, dans la recherche d’une fondamentation rationnelle de ces droits, donc universelle, et qui puisse également justifier ou légitimer les propres principes généraux du droit (Delmas-Marty, 1994: 172 et suivantes).

3. Le fondement critique des droits de l’homme

La nécessité d’une théorie fondationnelle des droits de l’homme prend ses racines dans la pensée illuministe et sa formulation classique apparaît dans le texte bien connu de Kant "les peuples de la terre participent à des degrés divers d’une communauté universelle qui s’est développée à tel point, que la violation du droit, commis en un endroit du monde, se répercute sur tous les autres. L’idée d’un droit cosmopolite n’est donc pas fantastique ou exagérée; il s’agit d’un complément nécessaire au code non-écrit du Droit politique et international, en le transformant en un droit universel de l’humanité. Ce n’est que sous ces conditions que nous pourrons nous féliciter d’avancer continuellement en direction d’une paix perpétuelle."(1970: 107-108). Dans sa "Doctrine du Droit" ( § 62), Kant soutient que cette communauté pacifique n’est pas un "principe philanthropique (éthique), mais un "principe juridique" qui se matérialise dans le droit dit cosmopolite. Ce type de droit tend, selon Kant, à permettre une union possible de tous les peuples "en vue des certaines lois universelles possibles du commerce". Kant, toutefois, a établi un rapport entre le ius cosmopoliticum et le développement du commerce, ce qui reflète, d’ailleurs, l’idée commune à l’époque, que le commerce serait le facteur décisif pour permettre l’humanisation des relations entre les peuples.

Ce mythe sur les effets bénéfiques de l’amélioration des relations entre les nations, en raison du commerce, est démenti par l’histoire des deux dernier siècles. Le stade actuel du processus d’internationalisation de l’économie, a bien démontré comment certains effets pervers de ce que l’on appelle la mondialisation, font ignorer les droits fondamentaux de l’être humain. À l’opposé de ce que soutenaient les idéologues du libéralisme classique, l’internationalisation de l’économie a fait en effet croître la corruption politique, le trafic des organes entre pays riches et pauvres, l’exploitation du travail de l’enfant, l’esclavage blanc, le crime organisé, etc. Les résultats des nouveaux types de relations économiques et sociales font apparaître un tableau de distorsions et d’atteintes à la dignité de l’être humain qui ne pourra être renversé que par un droit également global, cosmopolite et qui affirme et garantisse les valeurs constitutives des dignités humaines ( Delmas-Marty, 1997).

L’histoire nous montre bien que les droits de l’homme ne sont pas la conséquence du progrès des relations commerciales entre les peuples, mais plutôt de la constatation de l’existence de valeurs communes aux diverses sociétés et groupes d’une même société, qui se comportent comme "une dimension du droit susceptible de figurer un universel " (Renaut - Sossoe, 1986: 32). Il s’agit, donc, de relire la tradition kantienne, dans le contexte de laquelle les lois morales sont les fruits da la raison de l’homme et sont, donc, universelles, ne dépendant pas, ainsi, de la volonté circonstantielle du législateur. Cette relecture se fait en identifiant des arguments rationnels permettant la fondamentation des droits humains en principes universels.

Cette fondamentation critique ou morale (Tugendhat, 1997: 362 et suivantes) pourra être construite à partir de la constatation que les droits de l’homme renvoient aux exigences indispensables à la vie d’un être humain. La sauvegarde et le maintien de la dignité humaine constitue le noyau de base des droits de l’homme, car ce n’est que par leur intermédiaire que seront assurées les multiples dimensions de la vie humaine, dimensions qui assurent toutes la réalisation intégrale de l’être humain. La perspective critique part de l’hypothèse selon laquelle ces diverses dimensions font que les droits qui en découlent ne se matérialisent que dans le cadre de la société. La conception individualiste de l’être humain cède la place, de cette façon, à la conception morale de l’homme en tant qu’être social, et qui en tant que tel possède des droits qui doivent être garantis par la société.

Le problème réside donc, dans la possibilité de l’établissement d’un pont entre les valeurs morales et l’ordre juridique, en refusant d’emblée une solution moraliste au problème, c’est-à-dire la transformation du Droit en un instrument d’options morales des individus. L’investigation dans ce domaine a conduit à l’introduction, dans l’aire de la philosophie du droit, de la catégorie de l’impératif catégorique juridique (Höffe, 1993: 91 et suivantes). Höffe soutient que l’impératif juridique, quoiqu'il ne soit pas trouvé de façon explicite dans l’oeuvre de Kant, est cependant suggéré par la philosophie pratique du penseur allemand. Cette nouvelle catégorie d’impératif surgit, selon Höffe, dans la pensée kantienne sous trois formes: en tant que concept universel du Droit (Kant, Doctrine du Droit, §B); en tant que principe universel du Droit (Kant op. Cit. § C et conclusion de la II Partie); et en tant également que loi juridique universelle (op. Cit. § C).

L’impératif juridique catégorique pourra servir à discerner les principes moraux pouvant dépasser la tautologie contenue dans l’affirmative que les droits de l’homme sont les droits de l’être humain. Pour cela, il devient nécessaire de déterminer comment l’impératif juridique catégorique s’exprime par des principes moraux qui sont impératifs et d’où dérivent les droits de l’homme. La particularité principale des droits de l’homme est que ceux-ci se réfèrent à des biens dont l’importance est essentielle pour l’être humain. La définition des droits de l’homme se restreint, donc, lorsque l'on retire de son cadre les droits moraux qui ne se réfèrent pas spécifiquement à la réalisation de l’être humain. Les principes qui sont à la base des droits de l’homme, sont à leur tour, dits catégoriques, car ils ne conditionnent pas la titularité des tels droits aux conditions particulières des être humains, comme la nationalité, la richesse, la religion, le genre etc... (Nino, 1989: 45).

Ces principes, qui formalisent l’impératif catégorique, se combinent dans l’espace d’une société démocratique, et donc ordonnatrice de relations intersubjectives d’êtres dotés de raison et libres, et servent de fondements aux droits humains. Nino propose trois principes fondateurs: le principe de l’inviolabilité de la personne, qui défend d’imposer des sacrifices à une personne pour la seule raison que son sacrifice pourrait bénéficier d’autres individus; le principe de l’autonomie de la personne, où est consacrée l’impérativité d’assurer une valeur intrinsèque au idéaux d’excellence de la personne humaine; le principe de la dignité de la personne, au moyen duquel l’accès au droit est consacré, indépendamment de circonstances comme la race, la religion, le sexe, le groupe social ou l’affiliation politique.

Les droits de l’homme constitueraient ainsi la positivation des principes fondateurs qui, par leur nature morale, assurent le caractère d’universalité de cette catégorie de droits. Dans ce sens, on peut dire, avec Habermas, que la pensée kantienne représente "une institution directrice" (1966: 80) dans le projet d’établir les fondements des droits de l’homme dans notre époque contemporaine.

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Bibliographie

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Michel Troper, Pour une théorie juridique de l’état, Paris, Presses Universitaires de France, 1994

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Norberto Bobbio, A Era dos Direitos, Rio de Janeiro, Editora Campus, 1992

Otfried Höffe, Principes du Droit, Paris, Cerf, 1993

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